Cash Van Belle " Instaurer une bonne ambiance dans le team est primordial "
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D'abord avec Intrepid, puis depuis quelques années avec les marques Praga Kart et Formula K, Cash Van Belle s'est forgé un impressionnant palmarès en tant que team manager. Excellent technicien, le Belge polyglotte aujourd'hui âgé de 50 ans n'a pas son pareil pour développer une atmosphère propice à l'éclosion et à la montée en puissance des Pilotes présents sous sa structure.
Comment devient-on team manager de marques parmi les plus importantes du karting international ? Il faut avant tout être passionné de sports mécaniques, être très motivé et aimer les rapports humains. Contrairement à certains de mes collègues, je n'ai pas été Pilote de kart. Moi, j'ai commencé en moto-cross. Puis, ma passion pour les moteurs m'a amené à travailler dans le karting en tant que mécanicien. D'abord avec le team belge Gewelt Racing à la fin des années 90, puis en Angleterre avec Millenium Motorsport. J'ai ensuite assuré l'assistance du Britannique Scott Jenkins, vice Champion d'Europe et d'Italie Junior en 2006, année où il gagne aussi la Monaco Kart Cup. Comme il roulait sur un châssis Intrepid, j'ai travaillé en proche collaboration avec cette usine, pour qui je suis devenu team manager.
Comment la transition s'est-elle opérée ? Au fil du temps, j'ai été amené à prendre de plus en plus de responsabilités au niveau technique. En 2008, j'avais sept Pilotes à gérer. J'ai dit à mon patron: 'continuer à la fois à assurer l'assistance d'un seul kart, tout en supervisant tout le team, ça devient difficile. Un jour, je vais finir par faire une erreur.' Et lors de la course suivante, mon Pilote a perdu une roue... Grâce à cette anecdote bien involontaire, mon statut a définitivement changé !
Quels sont les pilotes de notoriété avec lesquels vous avez travaillé ? Alessandro Manetti, Bas Lammers, Roberto Toninelli, Alessandro Piccini, Yannick De Brabander, Alexander Albon, Anthoine Hubert, Jay Howard, Jérémy Iglesias, Antonio Piccione et bien d'autres. J'ai beaucoup de souvenirs avec chacun d'entre eux et je les revois tous avec plaisir. Par exemple, Howard a ensuite été champion en Indy Lights avant de courir en Indy Car.
Comment faire cohabiter deux Pilotes d'expérience dans la même équipe? S'ils sont payés ou s'ils roulent gratuitement pour une marque, ils doivent comprendre qu'il faut se mettre au service de l'équipe. Mais expliquer ensuite à Manetti ou à Piccini que l'un doit s'effacer face à l'autre, c'est difficile. Ils ont du mal à l'accepter. À la fin, il ne doit pas y avoir d'histoires entre eux. Les duos Hamilton-Rosberg ou Verstappen-Ricciardo en F1 montrent que ces problèmes existent à tous les niveaux du sport automobile.
Comment trouver les mots pour dire à un membre du team qu'il n'est pas assez rapide ? Lorsqu'un Pilote paye une certaine somme pour courir, il veut des résultats, mais ceux-ci n'arrivent pas de manière automatique. Dans tous les cas, il faut sans cesse le motiver, lui dire qu'il peut s'améliorer. C'est à nous de l'aider pour qu'il progresse. L'idéal est d'avoir un autre Pilote aux avant-postes, ça permet de tirer vers le haut le reste de l'équipe. L'analyse des acquisitions de données nous aide pour lui montrer comment il peut aller plus vite. Chez IPK, Jérémy Iglesias fait partie du staff lors des Compétitions de OK et de OK-Junior. Il donne de précieux conseils à nos jeunes. C'est un excellent exemple. Quand il court, il ne baisse jamais les bras, quel que soit le matériel dont il dispose. En 2017, il n'a quasiment jamais quitté le top-5 lors des grandes courses de KZ.
Êtes-vous satisfait du travail réalisé avec l'usine IPK et dans le team ? Déjà, j'ai très de très bons rapports avec Petr Ptacek, le responsable. Une grande confiance mutuelle s'est instaurée, c'est important. Il suit de près nos prestations. Le travail effectué sur le matériel ne cesse de porter ses fruits et les résultats du team sont sans cesse meilleurs chaque année. Pour ma part, je fais très attention à instaurer une bonne ambiance et à transmettre aux Pilotes un fluide positif. Je veux qu'ils se sentent bien dans notre structure, afin qu'ils se surpassent pour aller chercher un bon résultat. Je suis également satisfait des partenariats avec nos motoristes, comme TM Racing et GFR, avec qui nous collaborons depuis longtemps. À mes yeux, la fidélité est importante.
Quel est votre meilleur souvenir ? Il y en a plusieurs, mais la toute récente victoire de Jérémy Iglesias à Salbris en ouverture du Championnat d'Europe de KZ m'a fait très plaisir. On a souvent tourné autour en 2017 ! Et le même jour, Pierre Loubère est monté sur la 2e marche du podium en KZ2. En plus, Jérémy défendait les couleurs Formula K et Pierre celles de Praga.
Et le moins bon ? À Genk en 2011, quand Yannick De Brabander s'est fait déboîté à deux virages de l'arrivée alors qu'il avait course gagnée à la Coupe du Monde de KZ1. J'en ai jeté mon chrono par terre, c'est la première fois que ça m'arrivait ! Comme au Championnat d'Europe, nous avons dû nous contenter de la 2e place.